Michèle Audin

La langue dans laquelle un texte est écrit a son importance, pourtant les auteurs d’atlas s’en préoccupent parfois très peu. Dans le grand atlas Universalis de géographie, par exemple, la carte d’Europe présente des pays appelés Norway, Spain, Italy, Greece, entourés de mer nommées Norwegian sea, North sea, Mediterranean sea, and so on, ce qu’on est en droit de trouver cohérent… Sauf que. La carte « Afrique du nord-ouest » (avec son titre en français) nomme doublement les villes El Djazaïr-Algiers, au bord de la Mediterranean sea, mais double la longue inscription « Atlas mountains » des plus courtes « Hauts plateaux et Atlas saharien ». Alors ?

Dans notre brouillon, où la question a été davantage pensée, nous avons choisi le français, par exemple, la capitale du pays nommé Mexique y est appelée Mexico (quel sens cela aurait-il eu d’appeler le pays Mexico et la capitale Ciudad de Mexico (ou pire, Mexico City)?), la ville bavaroise à laquelle nous aimons penser comme à celle d’Albrecht Dürer s’écrit ici Nuremberg. Ceci est daté, d’ici et de maintenant : par exemple, il y a cent ans, nous aurions sans doute écrit Gottingue, Groningue. D’où nous concluons que, même si ceci est pensé, c’est incohérent, c’est contradictoire.
15 septembre 2014
(à suivre)


$\Rightarrow$  Mainz
 

PS. Il y a une légende de l’illustration dans le post-scriptum de la page images.