Michèle Audin

Nicosia centrum s’ouvre en quatre plis, contient à gauche un message du maire (en anglais) dans lequel on apprend que la ville existe depuis six mille ans et qu’elle a vécu une vie tempêtueuse (a stormy life), à droite une liste des lieux d’intérêt (musées, marché) et la légende (indiquant les parkings, WC, la « ligne verte » (en surcharges grises avec ses drapeaux UN schématisés et l’instruction : Do not cross, watch and comply with notices), un tour à pied (en surcharges noires)), au centre le plan proprement dit, en noir et blanc comme l’ensemble du dépliant, avec sa date (1999), son échelle (10 centimètres environ pour ½ mile), sa rose des vents (le nord est en haut). C’est un plan du centre, la partie nord est grisée, comme est grisé le fond du reste de la ville, mais les rues n’y sont pas dessinées. Des remparts entourent la ville (sans obéir à l’instruction de ne pas traverser la ligne verte), dessinent une structure géométrique, incomplète mais régulière, avec des saillants triangulaires (mieux, en forme de flèches) à l’allure dérisoire. À droite, c’est-à-dire à l’est, on peut lire le nom « Porte de Famagouste ». Le verso de la feuille montre, en quelques photographies (noir et blanc), un échantillon de ce que les musées et galerie proposent aux visiteurs.
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Major Lefkosia (Nicosia) est un beau plan précis de la ville tout entière, avec son échelle (3 centimètres pour 500 mètres), et dans les coins des listes de lieux utiles (ambassades et consulats, lieux historiques). Cent dix-sept carrés (A à H, 1 à 9) recouvrent le plan. Le fond est vert-de-gris. Il y a une rivière (Pediaios) qui effleure à peine le petit rectangle consacré au centre et que la ligne « verte » (en gris) épouse tout en haut du plan. Il y a des forêts (vertes, parsemées de petits arbres stylisés). Au nord, une très petite partie de l’aire « inaccessible à cause de l’occupation turque » se trouve dans le rectangle, mais aucun nom ni détail n’y est porté. Le centre est à peine schématisé, la carte renvoie au verso, mais on y voit en entier la belle forme régulière des remparts encerclant la ville, un hendécagone (c’est le lieu d’utiliser des racines grecques, ça veut dire que le polygone a onze côtés) régulier, avec ses onze saillants.

Le verso porte le titre Lefkosia (Nicosia) City Centre. Cette fois, trois centimètres représentent 100 mètres, avec les mêmes caractéristiques et les mêmes couleurs (et, d’ailleurs, le même nombre de carrés). La muraille est représentée en relief (mais pas en perspective cavalière, puisque les verticales ne sont pas parallèles entre elles, ce qui donne un côté un peu infantile à ce plan) et en marron, avec indication du dessin des pierres dont ce mur est formé. Certains bâtiments sont représentés en relief eux aussi, avec des toits roses. Certaines églises sont indiquées par un pictogramme transparent. La rivière apparaît à peine sur la gauche. La partie « inaccessible » n’est pas cartographiée. Les dates sont exceptionnellement précises : on lit, sans avoir à chercher, que la carte a été dessinée en 1992, corrigée (revised) en 1999, et imprimée en novembre 2000. L’inscription Free of charge, sur ce plan de très belle qualité, dépourvu de tout encart publicitaire, étonne.


C’est quoi, cette image, on n’est pas au Canada ?
Une image du jour. Avant qu’il n’y ait plus de feuilles du tout.


28 novembre 2014
(à suivre)