Michèle Audin

Nice et son agglomération est un plan Blay, comme celui d’Angers, comme d’autres dont nous savons déjà que nous les trouverons dans les boîtes à chaussures. Il semble complètement neuf, au point que le plan dépliant est toujours fixé, par son point de colle, à la couverture cartonnée du livret, et qu’il semble n’avoir jamais été déplié. La couverture est illustrée d’une carte de France sur laquelle figurent toutes les villes cartographiées par Blay). Le livret contient les informations habituelles (liste des rues) et aussi les non-informations habituelles (absence de date). Le dépliant (27 rectangles) est jaune et orangé, un plan au 1/15000, quadrillé (A à Z et 1 à 17), le centre est agrandi et cet agrandissement est posé sur la Baie des Anges.


Un jour, dans leur vie, Guglielmo et Fiordiligi ont choisi de ne pas aller vivre à Nice. Le pictogramme piéton, le petit bonhomme vert des feux rouges, à Nice, ne marche pas, mais court, avait remarqué, entre autres choses, Fiordiligi. Les plans ne montrent ni la circulation infernale ni l’âge moyen de la population. Nous allons vieillir, nous ne pouvons pas. Mais ils s’y rendent souvent, lui surtout, mais elle aussi, et ils y vont même parfois ensemble.

Cimiez, le musée Matisse avec son petit pot à godrons, nous dédions ce joli mot à Dorabella, dont Fiordiligi et Guglielmo attendent la visite. Et le message biblique de Chagall, bien sûr.

Une des choses un peu folles mais rituelles que Fiordiligi aime faire à Nice, c’est aller, place Garibaldi, au Café Turin, au milieu de l’après-midi (et surtout pas à une heure de repas) pour y commander des huîtres avec un verre de vin blanc. Les huîtres n’aiment pas beaucoup Guglielmo, alors elle fait plutôt ça lorsqu’elle est seule.

27 novembre 2014
(à suivre)

PS. Il y a une légende de l’illustration dans le post-scriptum de la page images.