Michèle Audin

Une grande vue d’avion en couleurs, Odense la ville d’Andersen, accompagné de la petite photographie en noir et blanc d’un homme du XIXe siècle, pratiquement de profil, sans doute Andersen. Beaucoup d’informations et de photographies. Procurez-vous un passeport pour l’aventure – une ribambelle de possibilités. Le tout écrit dans un français très correct. Il y a aussi un plan de la ville avec ses couleurs (bleu, vert et différentes nuances, du jaune pâle au marron foncé, pour les bâtiments) et son quadrillage, son absence de légende ou d’échelle. Et même un plan du centre (Centrum) à plus grande échelle (ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’échelle qu’on ne voit pas que celle-ci est plus grande), avec les mêmes couleurs, plus du rouge pour les rues piétonnes, une des taches vertes au bord de la rivière bleue porte le nom d’Andersen – il y a sans doute des petits canards (jolis ou pas) mais ils ne sont indiqués par aucun pictogramme. Il y a une date (1997) sous l’adresse de l’Office du tourisme. Une inscription au stylo à bille bleu, dans la marge en haut à gauche, dit : « La ville de l’horrible Andersen, je vous embrasse, D ».


C’est Dorabella qui a envoyé ce plan à Fiordiligi. Elle était allée y donner un récital, petit avion d’Alborg à Copenhague, deuxième petit avion vers cette autre île. Le plan était accompagné d’une chaussette à thé. Parce que, si vous voulez tout savoir, elle était passée quelque temps auparavant chez Fiordiligi et Guglielmo, et elle avait constaté le manque, et même le besoin, de cet accessoire chez ses amis. Il ne faut probablement pas en déduire qu’Odense est un lieu spécialisé dans les chaussettes à thé. Mais on peut déduire de cet article que les amis n’aiment pas Andersen – bourgeois, moralisateur et même un peu sadique, nous nous permettons d’être du même avis. Et peut-être aussi que la ville n’a pas fasciné Dorabella.
 
11 décembre 2014
(à suivre)

PS. Il y a une légende de l’illustration dans le post-scriptum de la page images.