1879

Définition : Deux mots d’égale longueur (de préférence antonymiques) sont réunis par une suite de mots qui ne se diffèrent l’un de l’autre que par une seule lettre. Voici l’exemple de Carroll :

HEAD

HEAL

TEAL

TELL

TALL

TAIL.

Note : L’Oulipo jusqu’à présent a désigné cette contrainte par ce terme. Pourtant dans les Exercices de Style (chapitre 11), logorallye  signifie l’incorporation dans un texte d’un groupe de mots imposés, comme les bouts rimés en vers. Cette acception du mot me semble plus juste ; d’où ma suggestion provisoire d’échelle.

Définition suivant la contrainte (1er principe de Roubaud) :

LOSS

LOPS

LAPS

CAPS

GAPS

GAPE

GAZE

GAME

GAGE

        (GAGA

                     GAIA !)

                     GAIN.

Définition exploitant une autre contrainte (palindrome de mots) :

WORD

WORE

LORE

LONE

LINE

LINK

LINE

LONE

LORE

WORE

WORD.

Exemple pédagogique :

L’intérêt de l’échelle est sa potentialité narrative.

Par exemple, à partir de l’exemple de Carroll (HEAD > TAIL) :

Son chef blessé n’était plus endolori ; il était sûr de s’être remis du coup cruel qu’on lui avait asséné. Pourtant un jour, lorsqu’il se baignait dans l’étang, un petit canard bleu s’approcha de lui à la nage et commença à lui parler dans sa propre langue. Ensuite l’oiseau l’accompagna sur la terre ferme, ses jambes devenant monstrueusement longues pendant qu’il le poursuivait à travers le bois.

On lui conseilla une convalescence prolongée.

Autres exemples littéraires : [voir Lewis Carroll, Complete Works, p. 1149 (1939 : Londres, Nonesuch Press)]

Liens avec les contraintes, qualification du lien :

− anagramme : conservation des lettres données, moins 1

− antonymie : entre le premier et dernier mot de l’échelle

contrainte du prisonnier, épithalame, lipogramme, poème

oligogrammatique : exclusion de lettres

− mesures : invariance de la longueur des mots

− séries : suite imposée

Variante: 

Alias/traductions :  anciennement “logorallye”* ; <em>word ladder, doublet</em>